Guy Kewney a publié un article qui résume très bien le hype autour du WiMAX. Il ose dire ce que beaucoup pensent, mais ne souhaitent pas dévoiler.
Le WiMAX. On en parle beaucoup. On le présente comme le successeur du Wi-Fi. Plus fort, plus robuste, plus sécurisé, plus rapide, … Serait-ce la fin du Wi-Fi, mis au placard pour faire de la place au futurs remplaçants ?
J’avais publié dès 2004 un article sur le fiasco du WiMAX. Comme quoi, en 2 ans, rien n’a bien changé ! 🙂
Ce n’est pas que je n’y crois pas, mais le WiMAX n’est pas la technologie miracle que l’on attend tous avec impatience. Le WiMAX ne va pas remplacer ni l’ADSL, ni la fibre optique, ni les réseaux cellulaires, ni le Wi-Fi.
Intel communique le 20 septembre 2006 sur le déploiement de leur solution dans le lieu le plus reculé équipé en WiMAX : l’Amazonie. Ce déploiement fait partie du nouveau programme d’Intel, World Ahead, qui vise à investir 1 milliard de dollars sur les 5 prochaines années pour accélérer l’utilisation des ordinateurs (Intel bien sûr), de l’Internet (par le WiMAX si possible) et de la technologie en général par les personnes les plus démunies au monde.
En Amazonie, la ville de Parintins (Brésil), 114 000 habitants, a été équipé de stations WiMAX et accès satellite par 60 employés de chez Intel afin d’amener de l’Internet aux hôpitaux et écoles.
Ce qu’Intel ne dit pas, c’est qu’un nombreux impressionnant d’autres villes et villages reculés profitent d’un accès à Internet sans fil grâce à des réseaux Wi-Fi installés depuis plusieurs années. Des volontaires éparpillés à travers le monde amenent du débit avec très peu de moyens, souvent sans aucune aide des collectivités. La passion est ce qu’anime en général ces guérilleros technophiles. Leur défi, d’amener du haut débit là où les opérateurs n’osent pas s’aventurer à cause de la rentabilité, est toujours un succès, tant technique que humain, plébiscité par les habitants en zone rurale.
Et si le WiMAX n’était qu’une technologie ordinaire. Et si elle n’était pas meilleure que le Wi-Fi (IEEE802.11a/b/g) ? Le Wi-Fi, avec ses maigres 100 mW de PIRE autorisée en France, franchit bien des distances que le WiMAX peine à atteindre. Les débits ne sont pas faramineux avec le WiMAX. Que dire du coût de l’équipement Wi-Fi par rapport au WiMAX ? Dérisoire … Et le Flash-OFDM (de Qualcomm) dans tout ça ? Il suffit d’actualiser le matériel 3G pour prendre en compte cette technologie plutôt performante. Et le WiBro, la version coréenne du WiMAX mobile ? Intel s’y était intéressé au départ, mais a préféré se concentrer sur « son » WiMAX.
Comme le dit Guy Kewney, Intel a mis beaucoup (trop ?) d’argent dans le WiMAX, et a tout intérêt à intéresser les médias de masse (télévision, journaux, radios, …) à cette technologie présentée comme la panacée pour l’accès à Internet haut débit. Heureusement que les blogs sont là pour argumenter correctement 😉
Mais tout ceci n’est jamais dit ouvertement. Intel, à travers sa filiale Intel Capital, arrose copieusement les industriels, les entreprises innovantes, … Leurs investissements sont colossaux. Qui se mettrait à dos un tel partenaire ? Tous espèrent profiter un maximum de ce nouveau marché qui s’ouvre devant eux. Il faut à tout prix consommer toujours le dernier gadget, la dernière technologie, présentée comme nouvelle, donc meilleure, que l’ancienne.
Intel cherche à imposer le WiMAX dans la bande de fréquences 2,5 GHz. Celle-ci est la plus facile à s’accaparer dans le monde, étant de plus soumise à licence dans la plupart des cas. Ainsi, le fondeur fournirait des chips WiMAX similaires dans ses ordinateurs portables, que ceux-ci soient destinés au marché chinois ou norvégien. Le WiMAX dans des bandes soumises à licences permettra d’éviter tous les problèmes d’interférences que connaît le Wi-Fi.
Il faut rappeler que la puce Centrino a permis à Intel de démultiplier ses bénéfices. La société espère fait la même chose avec le pain bénit WiMAX.

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